«Homo Bulla», titre de la cinquième exposition de Damien Deroubaix à la Galerie In Situ Fabienne Leclerc, est aussi le nom d'une sculpture d'un nouveau genre pour l'artiste.
Lorsqu'il répond à l'invitation du Centre International d'Art Verrier de Meisenthal, Damien Deroubaix n'a jamais travaillé le verre.
Plutôt habitué au bois brut qu'il taille, brûle ou dépèce vivement, à la résine qu'il aime dégoulinante et salie ou encore au polystyrène traité de façon assez grossière, l'artiste est fasciné lors de sa première visite à l'atelier de voir les souffleurs donner corps au verre et insuffler la vie à ce matériau si fragile.
Il va alors le traiter comme ses peintures et sculptures. Il incise la matière subtile à l'aide d'une petite fraiseuse de la même façon qu'il attaque les plaques de gravure en cuivre ou en bois.
Yann Grienenberger du CIAV de Meisenthal décrit très bien le travail de l'artiste:
«...Damien a eu envie de dessiner lui-même sur le verre. Non, pas dessiner... entaille, soustraire, creuser, sentir la matière se dérober... Nous avions bien tenté de plaider pour la gravure à la roue de cuivre, en lui parlant de ses possibilités, de sa magie, de son ancrage dans l'histoire locale mais aussi de la difficulté à maîtriser sa technique. Sans succès. Alors presqu'abbatus nous lui avons sorti notre Dremel, une sorte de petite fraiseuse insignifiante qui nous sert pour des micros-travaux. S'affranchissant de tous les bons usages de la gravure sur verre il attaqua une première bulle de verre, bille en tête. Le lendemain nous en achetions une autre plus puissante. Puis une autre le surlendemain. Puis encore une autre..»
De même que pour ses peintures et sculptures, Damien Deroubaix assemble toutes ces bulles de verre gravées et autres éléments en un collage très expressif. Cette sculpture magistrale est au centre d'un ensemble de pièces sur bois et papier toutes habitées par «Homo Bulla».