La question de l?échelle, le thème du reflet, la structure sérielle et enfin le rapport au motif dans l?acte photographique, offrent autant d?échos entre le travail de Tosani et celui du dernier Monet. Le photographe, à travers la forme simple de la cuillère, analyse le phénomène de la vision à l?instar de Monet fouillant le motif de l?eau de son étang : "Je fais une description très concrète de la chose car ce qui m?intéresse c?est sa portée visuelle et métaphorique. Visuellement on ne parle plus ni d?aliment ni de nourriture mais de lumière pure. Cet ovale capte, reçoit, attire, réceptionne la lumière et nous la renvoie, nous la transmet, nous la restitue comme un miroir diffus et réfléchissant". Le traitement monumental du thème induit un rapport d?immersion, d?absorption du regardeur qui évoque l?expérience in situ des Nymphéas : "l?observateur face à l?image, devait être contenu dans l?ovale de la cuillère ; ceci en raison de la forme concave de l?objet, son aspect enveloppant, peut-être protecteur, sa brillance, sa réflexion. Le regardeur appréhende l?image avec son corps tout entier et se sent physiquement capté, happé par l?objet".
Patrick Tosani explore depuis plus de quarante ans les possibilités offertes par le processus photographique. À Paris, il étudie d?abord l?architecture tout en développant, dès 1974, un travail de photographie. Il s?impose au début des années 1980 en traçant une voie singulière qui questionne le réel et le transforme en une expérience physique et méditative.
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