L?exposition Formes de la ruine trouve son origine dans l?ouvrage de l?historien de l?art et archéologue Alain Schnapp, Une histoire universelle des ruines. Des origines aux Lumières, paru en 2020 aux Éditions du Seuil dont elle a été conçue comme une variation. L?enjeu de l?exposition est de rendre visible cette histoire, dans une perspective globale et comparatiste, depuis la Préhistoire jusqu?à la période contemporaine.
Pourquoi certaines ?uvres sont-elles considérées comme mémorielles alors que d?autres ne suscitent aucun intérêt jusqu?à leur redécouverte ? Les Grecs regardaient les ruines de l?Égypte ou les vestiges des palais d?Assyrie avec un engouement sans pareil. Les Romains étaient fous des ?uvres d?art grecques et se pressaient dans les sanctuaires pour les admirer. Les clercs du Moyen Âge considéraient les vestiges romains avec autant d?admiration que d?inquiétude. À la Renaissance, la curiosité pour le monde gréco- romain et les civilisations de l?Amérique s?impose, avant de s?étendre, avec les Lumières, à l?Asie, l?Afrique et l?Océanie. Ce scénario, propre à l?Occident, diffère de celui de la Chine et du Japon ou du monde arabo-musulman qui élaborent leur propre usage des ruines. À partir d?une sélection de plus de 300 ?uvres, l?exposition est conçue comme un périple à travers les ruines, dans un dialogue continu entre les civilisations autour de quatre thèmes : la mémoire et l?oubli, la tension entre nature et culture, le lien entre le matériel et l?immatériel et la confrontation entre présent et futur. Son ambition est d?interroger les sociétés à travers l?histoire et en même temps de se confronter aux recherches des artistes contemporains dans leur volonté d?interpréter les ruines de nos sociétés industrielles et d?imaginer leur futur.
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