Marcel van Eeden investit pour la deuxième fois la galerie In Situ.
Machine / Machinery, sa nouvelle proposition, réunit une sélection de travaux récents ou inédits réalisés dans la veine graphique et picturale qui caractérise cet artiste néerlandais, né en 1965, ciblant de manière systématique des images du réel.
Pas n’importe quelles images, au demeurant. Car le répertoire iconographique de l’artiste, depuis vingt ans, se montre aussi étendu et ouvert que la réalité elle-même.
Une réalité que Marcel van Eeden aborde par le biais de la reproduction. Les images qu’il choisit, appelées à être archivées par leur capture graphique, sont sélectionnées avec soin à partir de vieux journaux, de magazines, de livres d'histoire, de manuels scolaires, de fonds photographiques ou encore de cartes postales. L’acte de création relève ici d’une post-production qui rappelle celle du copiste et du documentariste, il se porte moins à inventer un univers imaginaire qu’à inviter le spectateur à une relecture du monde existant, indéfiniment multiplié par les images depuis l’entrée de la civilisation dans le cycle de la reproduction mécanisée. Ce point est à préciser, relevant de l’anté-biographie : le répertoire auquel s’attache Marcel van Eeden concerne toute image photographique ou toute illustration à condition qu’elle précède sa date de naissance, le 22 novembre 1965.
Arrangées en séries d’instants ou compilant objets banals, scènes triviales, vues nocturnes, de voitures, d’armes, de paysages idylliques ou aussi bien d’animaux, de fleurs, de roses ou de nourriture, le tout indifféremment et selon un principe d’équivalence, certaines des plus récentes productions de la main de l’artiste se voient estampillées de la mention énigmatique « Machine / Machinery », intitulé donnant à cette exposition son titre général. Les dessins colorés de Marcel van Eeden, à leur manière sibylline, reconstituent le temps, le passé, la vie d’avant, restitués de manière floue mais suggestive. Leur mode d’être, convoquant l’histoire récente de l’art, est inséparable de concepts artistiques tels que la répétition ou l’indice, dans une perspective conceptuelle, sur fond de réappropriation warholienne de l’esprit de la « factory ».
Les travaux plastiques de Marcel van Eeden, à ce jour, figurent dans de nombreuses collections, notamment au Centre-Pompidou à Paris, The Museum of Modern Art de New-York, Hamburger Kunsthalle de Hamburg, Louisiana Museum of Modern Art à Humblebæk, Stedelijk Museum d’Amsterdam, Haags Gemeentearchief à La Haye, Teylers Museum d’Haarlem, SØR Rusche Sammlung Berlin, Kupferstichkabinett à Berlin, Kunstmuseum de St-Gall, Centro de Arte Caja Burgos, Glenbow Museum Calgary, Museum Het Valkhof Nimègue, Sammlung Goetz à Munich...