Le 14 avril 1611, Galilée fut invité à Rome pour présenter sa première lunette d'observation des astres. À l'aide de cette lunette, grossissant trente fois l'astre regardé, les membres de l'Académie des sciences de Rome purent découvrir des étoiles jusque-là non observables à l'oeil nu. Ainsi, et pour la première fois dans l'histoire des sciences et de l'humanité, un homme offrit à voir quelque chose d'invisible.
La performance I will keep a light burning présente une installation de mille bougies reproduisant le ciel étoilé de la nuit, tel qu'il sera visible dans cent ans. Allumées l'une après l'autre au fil de la soirée, les bougies font peu à peu apparaître les étoiles présentes dans le ciel, formant ainsi la carte céleste des constellations. Cette projection dans l'avenir donne à voir un ciel que sans doute aucun de nous ne pourra voir.
En révélant une cartographie cachée du réel, I will keep a light burning "donne du corps à l'invisible, aux lignes du ciel de demain. Il parvient à réunir les trois dimensions du temps : le passé, en poursuivant la tradition de cartographie du ciel, le présent, par cette installation éphémère, et le futur, sujet même de l'installation. L'activité de cartographe n'est pas sans rappeler la paranoïa ambiante de nos sociétés, ressentant le besoin impérieux de planifier le futur. Pour autant, la lumière des bougies ou des étoiles a guidé les hommes depuis des millénaires et, le temps de la performance, l'appréhension des hommes face à un futur incertain peut s'apaiser : l'avenir reste à inventer" (Toscane Angelier, Émilie Delcambre, Joris Thomas, à propos de I will keep a light burning, FIAC hors les murs 2013).
Catalogue Renaud Auguste-Dormeuil : "Include me Out", MAC/VAL Museum Edition