Joana Hadjithomas et la peintre et poétesse Etel Adnan se sont rencontrées il y a 15 ans. Devenues proches amies, elles partagent une ville où elles ne sont jamais allées : Izmir, en Turquie, ancienne Smyrne. Après la chute de l'Empire ottoman, la famille paternelle grecque de Hadjithomas a été chassée de Smyrne par les armées turques.
La mère d'Adnan, également Grecque native de Smyrne, a épousé un officier syrien de l'armée ottomane qui s'est exilé au Liban après la chute de l’empire. Ayant vécu dans une Smyrne imaginaire, les deux artistes sont désormais confrontées à la transmission de l'histoire, questionnant leur attachement aux objets, aux lieux et aux imaginaires privés d'images. Que doit-on faire du chagrin de nos parents ? S'il nous a constitués, pourrions-nous vivre aujourd'hui hors de la nostalgie, dans un « éternel présent », comme le dirait Adnan ?
Leurs expériences personnelles, le récit de leurs existences, forment le prisme à travers lequel sont évoqués les changements intervenus après la fin des Ottomans, le déplacement des frontières, les concepts d'identité, d'appartenance et de cosmopolitisme.